Exposition Le pouvoir des fleurs

Michaël Cailloux, invitation à l’exposition « Le pouvoir des fleurs »

Exposition Le Pouvoir des Fleurs – Œuvres inédites

Le pouvoir des fleurs ou comment faire acte d’immersion dans l’univers de Michaël Cailloux pour cette nouvelle exposition aux Dominicaines !

Car ce n’est pas faire acte de présence ou bien flâner mais c’est vibrer pour ressentir les créations contemporaines de cet artiste qui prend tous les prétextes (voyages, expositions, livres, museums, documents historiques, herbiers, etc.) pour sortir le feutre et croquer à l’envie ce qu’il voit.
Peu l’humain, malgré des ex-voto, mais surtout son sujet de prédilection. Au-delà d’un thème c’est presque une sorte de manifeste, une ode à la Nature. D’ailleurs une de ses sculptures ne se nomme-t-elle pas Dame Nature ?

La Nature dans une vision onirique d’après une observation méticuleuse, scrupuleuse, aimante pour rendre chaque effet de matière, chaque mouvement, chaque attitude, de l’animal au végétal. Pelage, carapace, aile, peau, feuille, pétale… La moindre surface s’anime dans des nuances de couleurs délicates, parfois évanescentes ou comme poudrées pour ses gravures et Renaissances ou bien dans une explosion de couleurs bigarrées et vives pour les tirages d’art.
Ses compositions relèvent d’un monde fantasmé, d’une évasion de la réalité dont il s’inspire mais pour mieux la transcender, la sublimer avec ses codes d’artiste dont le trait ne faillit pas. Une ligne claire au service de ses dessins et à l’exécution de sa matrice pour la plaque de gravure. Chaque élément dessiné intègre un système, un autre monde, une réalité différenciée que l’artiste gère à différentes étapes et selon différentes techniques : dessin, eau-forte, bijou mural gravé ou dessiné, tapisserie, arts décoratifs, animations.

Au pouvoir du dessin maître, l’artiste n’oppose pas la couleur. Celle-ci vient en point d’orgue animer les surfaces en mouvement. Hybridation, profusion, principe du all-over, répétition, Michaël Cailloux joue avec les motifs comme un musicien avec les notes de musique. Chacun trouve sa place dans le dédale de l’esprit de l’artiste pour rejaillir en 2D ou en sculptures.

La délicatesse de l’intention se ressent dans l’œuvre à la sincérité bénéfique.

Au temps des sœurs de l’ordre de Saint Dominique et d’une partie du bâtiment qui dorénavant accueille les expositions, les jardins de couvent offraient des plantes médicinales connues et utilisées aux 17e et 18e siècles pour leurs vertus thérapeutiques. Un jardin au contour anthropomorphique a ainsi été reconstitué près du centre culturel dans les années 2000, réunissant les plantes bénéfiques à chaque partie du corps.

L’exposition de Michaël Cailloux par cette proximité géographique et sensible rend ainsi hommage à cette nature protectrice et sur laquelle notre regard émerveillé – rendu possible par la création artistique – ne doit pas faire oublier le danger de sa disparition.
Michaël Cailloux crée ainsi un nouveau bestiaire et un nouvel herbier où l’homme doit retrouver sa place, en toute humilité.

Nathalie Béreau, décembre 2024

Michaël Cailloux, Renaissance, 2024, « Le parfum des fleurs », gravure et dessin sur papier, tirage unique