Chloé Bocquet

1993, Senlis, France
Plasticienne – peinture, dessin, gravure

« Architectures rêvées, recomposées, évidées, les constructions de Chloé Bocquet sont d’abord détourées dans leur contexte originel – l’artiste n’en garde que les traits les plus saillants – puis griffées dans une plaque de cuivre ou de zinc. Les pignons restent, seuls et majestueux, quand les humains et les alentours de la ville disparaissent du paysage. Tout n’est plus qu’abstraction, épure et géométrie. Le geste est technique et mathématique – il faut composer avec les vides et les pleins, le passage sous presse transforme le trait en creux, et le creux en trait. Avec les lignes qu’elle tisse et que font se croiser la gouge ou la pointe, Chloé Bocquet s’approprie des espaces extérieurs et publics, des façades de maisons que l’on pense pleinement siennes mais que l’on ne voit que lorsqu’on est dehors, des intérieurs que l’on habite jusqu’à les oublier, si tant est qu’une force extérieure ne vienne rappeler leur apparence.(…)

Il y a dans les empreintes de paysages que Chloé Bocquet compose une exaltation calme et voluptueuse, des formes, de leurs contours mais aussi des textures qui les remplissent et que l’artiste s’amuse à reproduire par une multiplicité de stries dans lesquelles se devine le plaisir du faire.
Des feuillages aux allures de moucharabieh remplissent un jardin par ailleurs composé de hachures verticales, ou de délicates circonvolutions. Un seul trait dans une mare blanche suffit à laisser deviner l’étang. Tout est affaire de ligne, de contour. La fille du potier Dibutadès la première – paraît-il – s’en était servi pour capturer l’empreinte de son amant sur le point de partir à la guerre, racontait Pline l’Ancien dans son Histoire Naturelle. Le contour tracé sur le mur au fusain ceint celui de l’être aimé, emprisonne son souvenir plutôt que son image fidèle. Les images de Chloé Bocquet contrecarrent pourtant toute nostalgie : le contour dessine un lieu – d’attente – dans lequel imaginer et recomposer à l’envi ce qui a été, en vrai, et lui donner une seconde vie, sur le papier.
Il y a bel et bien de la magie dans les gravures de Chloé Bocquet. Un lien invisible par lequel elle lie son sort – et celui de ses dessins – aux espaces d’attente du monde et hors de lui. S’il fallait encore une preuve pour étayer la théorie de Vasari selon laquelle le dessin est le père des trois arts (la peinture,la sculpture et, plus que tout, l’architecture qui se compose des deux), c’est ici qu’elle se trouve. Les dessins du monde engendrent ceux de Chloé Bocquet, qui fait se poursuivre les lignes sans relâche, de l’extérieur vers l’intérieur, et vice versa. La boucle – et la ligne qui la dessine –sont infinies. » (extrait)
Horya Makhlouf, critique d’art, autrice, historienne de l’art et co- fondatrice de Jeunes critiques d’art.

Chloé Bocquet a suivi un cursus de cinq ans aux Beaux-Arts du Mans de 2012 à 2017. Au cours de ce cursus elle passe par l’ateliers Moret (Paris) et la section arts graphiques de la Hochschüle für Grafik und Buchkunst de Leipzig (Allemagne). Depuis 2017 le travail de Chloé Bocquet est présenté par la galerie Eames Fine Art à Londres. Elle a entre autres exposé à La plus petite galerie du monde (ou presque) (Roubaix), à Woolwich Print Fair (Londres) ainsi qu’au salon des Réalités Nouvelles (Paris).
En 2020, elle était lauréate de la résidence La Colombière, Fondation marquise de Narros (Gennes-Val-de-loire, France). Elle vit et travaille actuellement à Roubaix.

Portrait de l’artiste Chloé Bocquet à l’atelier

Prix

2017 Eames Fine Art Prize

Collection

2024 Les Dominicaines, Espace Culturel et Artothèque
2023 Le Cercle d’Art
2019 Ville du Mans

EDITION

2023
Le Cercle de l’Art, portefolio en édition limitée, dessins, estampes, peintures
2022
Vis-à-vis, catalogue d’exposition, Eames Fine Art
2020
A common place, projet collectif, Eames Fine Art & 26 (collectif d’écriture)

2021
Multiple, Murs Blancs, Archik, Paris

2020
Woolwich Contemporary Print Fair, Online Edition

2019
Woolwich Contemporary Print Fair, Londres, UK
Grand Print #1, Salon de micro-édition et d’estampe, Esba-TALM Le Mans

2017
Woolwich Contemporary Print Fair, Londres, UK
Indoor 2, galerie Abstract project, Paris
Salon des Réalités Nouvelles, Parc floral, Paris
Vers où cela nous mène, La Loge, Changé

Formation

2017
Dnsep, Esba_TALM Le Mans, France
2016
Erasmus, Hochschule für Grafik und Buchkunst, Leipzig, Allemagne
2015
Dnap, Esba_TALM Le Mans, France
2014
Stage, l’atelier Moret, imprimeurs d’estampes en taille-douce, Paris, France

Monotypes Vis-à-Vis
La couleur est une image (paysage)
Egalement en vente sur le site.